Le 12/06/00 15:38:32 , Thomas a écrit
Dans une nouvelle pleine page de pub,
EDF prétend promouvoir les
énergies
renouvelables (Le Monde de samedi daté 3/6).
On pouvait craindre le pire : il est arrivé !
VENTS DE CONTRE-VERITES SUR L'EOLIEN
Tout d'abord EDF affirme, concernant l'énergie éolienne :
"A ce jour, la France profite du second gisement éolien d'Europe, mais il
faut savoir, à titre d'exemple, que si on construisait 10 000 éoliennes le... "
Merci de vos informations qui sont utiles mais d'une lecture extrêmement
délicate. Si vous
pouvez améliorer vos transcriptions, n'hésitez pas !
Merci et amicalement. B.T.
Bonjour Thomas,
Facile de répondre à certaines de tes demandes, si elles sont bien
appréhendées :
" Second gisement éolien d'Europe " = en raison des vents qui souffle sur la
France et la longueur de ses façades maritimes, l'Hexagone a été de tout
temps, et, est toujours un excellent site en Europe, pour l'énergie éolienne.
" ... si on construit 10 000 éoliennes " est plus difficile à expliquer. Il
s'agit de savoir, tout d'abord quelle puissance électrique est attendue du
parc qui serait construit, et, de définir pour quelle utilisation ?
Construire un champ d'éolienne au voisinage de la centrale du Blayais
(bonjour Stéphane) peu éloignées des côtes du Pays Basque et réinjecter
l'énergie électrique dans le réseau EDF, serait totalement ridicule.
Utiliser cette énergie pour une industrie locale ou pour une partie de la
consommation d'une ville comme Bayonne, Biarritz serait dans l'esprit des
énergies renouvelables et non dans celui du système énergétique actuel.
Pour mieux répondre à tes interrogations, il serait nécessaire de mieux
cibler tes interrogations et nous serons nombreux à tenter de te répondre.
Amicalement,
Patrick
Pour les panneaux solaires ils ont un rendement au m2 et il n'y a
pas de perte de rendement une
fois que le courant est fabriqué, à partir du moment, comme tu le dis plus
loin, ou il n'y a pas de
transport de ce courant. Donc en utilisation de proximité, sans stockage,
il n'y a pas d'objection à
utiliser l'excédent pour chauffer directement de l'eau sans aucune
conversion électrique. Il n'y a pas
de pertes lors de la transformation de courant en chaleur puisque justement
c'est l'utilisation totale
de l'énergie en pertes joules.
>> Salut Marc, ça c'est une belle plante : si en effet la conversion énergie
électrique - énergie
>> calorifique se fait "sans perte" elle ne se fait pas sans dégradation : en
effet un Joule thermique
>> vaut moins qu'un Joule électrique ou mécanique. La conversion thermique =>
électrique
>> ou mécanique se fait avec un rendement de l'ordre du tiers. Utiliser de
l'électricité pour se
>> chauffer équivaut à un formidable gaspillage. Il vaut mieux transporter
l'énergie en surplus
>> (avec pertes donc) pour l'utiliser dans des moteurs par exemple.
>> Comme quoi on peut ne rien perdre et être quand même très inefficace.
>> A+
>> Jean-Yvon
Bonjour,
Merci Jean-Yvon de répondre à Marc. Il est toujours possible d'affiner nos
informations relatives aux rendements des différents appareils électriques
(générateurs, conducteurs, récepteurs).
Écrire que " Pour les panneaux solaires ils ont un rendement au m2 " signifie
trop de choses car leur rendement est compris entre 15 à 20 % soit un rapport
énergie solaire captée / énergie électrique produite peu conséquent. Il faut
donc les réserves à des récepteurs électriques très peu gourmands en énergie
électrique. Ce n'est pas le cas du chauffage électrique, bien au contraire.
Marc a raison sur un point : les convertisseurs DC / AC ou AC / DC ont un
très fort rendement, selon leurs puissances électriques Les fortes puissances
nécessitent le refroidissement des composants électroniques par dissipateur
thermique ou par circulation d'eau froide C'est une perte calorifique
parasite mais non en énergie électrique
Par contre, affirmer que le chauffage de l'eau, directement par la production
de l'électricité produite par les capteurs photovoltaïque posent d'énormes
problèmes industriels :
Un élément produit une tension très faible 1,1 à 1,6 (selon sa nature) et une
intensité très faible. Il faut donc une très grande surface pour obtenir une
tension et une intensité suffisante pour produire un chauffage de 1 000 W par
exemple. C'est déjà un handicap sérieux.
Il ne faut pas confondre :
a) les panneaux solaires du chauffage solaire qui chauffe soit directement de
l'eau, soit de un fluide caloporteur qui réchauffera l'eau sanitaire ou du
chauffage central, par l'intermédiaire d'une changeur thermique,
b) des panneaux de cellules photovoltaïques qui produiront de l'électricité.
Marc ne confond-t-il pas les deux procédés ?
Sinon, revenons au chauffage électrique classique dans la droite ligne d'EDF.
Il nous faut distinguer plusieurs paramètres :
1- le type de technique de chauffage :
* chauffage direct : le convecteur électrique classique, sans aucune inertie.
La résistance électrique parcourue par un courant électrique produit de
l'énergie calorifique directement diffusée par convection : l'air froid sous
l'appareil se chauffe, s'élève et se diffuse dans la pièce.
* chauffage par accumulation : des résistances électriques chauffent des
éléments caloporteurs. Dans ce cas, deux types de chauffages sont à
considérés : le statique qui rendra sa chaleur par cycle 'naturel' et le
dynamique avec régulation par thermostats (effet calori-mécanique) ou par
sondes thermostatiques, dont le rendement est meilleur. Deux systèmes de
sonde :
- internes au local,
- différentiel entre les sondes intérieures et extérieures, pour prendre
en compte les variations climatiques au fil des jours.
* le chauffage mixte.
Les rendements de ces différents systèmes sont loin d'être identiques. Si
l'on considère les différents types d'appareillages de chaque type de
chauffage, on constate :
Pour les accumulateurs, la présence :
De radiateurs à accumulation, indépendants les uns des autres.
De radiateur à accumulation, centralisé.
D'appareils à hydro-accumulation, les à " bains d'huile ".
Des planchers et parois chauffants.
Pour les convecteurs 'directs' :
Radiateurs 'obscurs'. Ce sont les plus usuels.
Radiateurs lumineux.
Radiateurs à infrarouges.
Radiateurs paraboliques.
Plinthes, paravents, tapis, vitres chauffants...
En continu, il n'y a pas d'effets parasites car seul la caractéristique de la
résistance électrique entre en jeu. En alternatif (réseau EDF), un nouveau
parasite est incontournable. La résistance électrique de presque tous les
appareils de chauffage (si ce n'est tous), est bobinée sur un support
isolant. Cet enroulement est le siège d'une inductance incontournable mais
parasite car génératrice d'un cos Phi ou facteur de puissance. C'est une
nouvelle sources de pertes et une catastrophes pour EDF qui lutte en
permanence pour diminuer ce facteur.
Bref, analyser le rendement d'un appareil de chauffage, s'est s'engagé dans
une étude très approfondie.
En résumé : le chauffage électrique EXIGE une FORTE PUISSANCE donc pour une
tension donnée (230 V en mono et 400 V en triphasé : normes européennes
acceptées par EDF), il faut véhiculer de fortes intensités qui, par effet
Joule parasite, va dissiper de fortes pertes calorifiques donc de mauvais
rendement en ligne.
Quel que soit le récepteur de chauffage envisagé (alternatif ou continu),
proche ou non du générateur électrique, le rendement de l'installation sera
exécrable.
Mais surtout, ne confondons pas capteur solaires de chauffage et cellules
photovoltaïques, générateurs de courant électrique.
L'avantage de ces cellules est d'être de l'énergie renouvelable pour de
faibles consommations donc pour des utilisations ciblées. EDF, la SNCF pour
des télécommandes locaux de 'petits appareils d'aiguillage', les sociétés
d'autoroute pour alimenter des panneaux lumineux avertisseurs sans servent à
bon escient. Aucune ligne électrique n'est nécessaire. En montagne, des
balises peuvent être alimentées ainsi mais ne parlons surtout pas de
chauffage, c'est anti industriel.
Marc a raison. Mille excuses pour la longueur du texte.
Amicalement,
Patrick