L'éolien en Corse, un pas vers une moindre dépendance énergétique

ERSA (Haute-Corse), 30 juin (AFP) - Encore embryonnaire, le développement de l'énergie éolienne en Corse pourrait être une solution d'avenir pour réduire la dépendance énergétique de l'Ile de Beauté où les sites battus par les vents ne manquent pas.

Parmi les premières de l'île, 20 éoliennes de 40 mètres de haut tournent depuis octobre au-dessus des villages d'Ersa et Rogliano à la pointe du Cap Corse (nord).

Le montant de l'investissement a été de 103,4 millions de francset celui des subventions de 24,6 MF (3,75 M EUR).

Ces "moulins à vent" modernes, qui ne passent pas inaperçus dans le paysage, ne sont pas du goût de tous les habitants du Cap, reconnaît André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables et directeur de SIIF Energies, maître d'ouvrage des deux champs d'éoliennes. "Mais d'autres se réjouissent de ce développement dans une partie de l'île considérée comme oubliée par les investisseurs", ajoute-t-il.

D'une puissance totale de 12 mégawatts (MW), ces éoliennes "peuvent couvrir la totalité des besoins de la région en électricité, à l'exception de Bastia", explique M. Antolini.

"Nous avons un autre projet de 25 MW près de Bastia", poursuit M. Antolini. Ce nouveau parc permettra d'alimenter aussi en courant la "capitale" de la Haute-Corse. Un projet plus modeste est à l'étude en surplomb du port de Centuri, à l'extrême nord du Cap. Un autre, pourrait sortir de terre près de Bonifacio (sud) mais les autorisations ont pour l'instant été refusées.

EDF, qui ambitionne de détenir un quart du marché français de l'éolien d'ici 2010, soit 2.000 MW, a pris l'an dernier une participation de 35% dans SIIF, spécialiste des énergies renouvelables, et passera à 50% en 2005.

 


6.000 tonnes de fioul économisées chaque année

 


Le gouvernement vient aussi d'approuver les prix d'achat garantis sur 15 ans pour l'éolien afin de permettre enfin un décollage de cette filière en France.

Cinq groupes se partagent aujourd'hui 80% du marché dans le monde: les danois Vestas et Neg Micom, l'espagnol Gamesa, l'allemand Enercom et l'américain Enron Wind.

Entre les journées de calme plat et celles qui décoiffent trop, les éoliennes du Cap Corse tournent en moyenne 2.800 heures par an à équivalent de pleine puissance. Malgré ce bilan mitigé, elles permettront d'économiser 6.000 tonnes de fioul chaque année.

La Corse possède deux centrales thermiques, une près de Bastia et une près d'Ajaccio, alimentées par du fioul "continental", et fournissant 55% de l'électricité de l'île. Il existe aussi un barrage et deux vallées équipées.

"Le développement de l'éolien est freiné par la capacité limitée d'absorption du réseau de l'île", relève Yvon André, directeur général adjoint de Synergie Développement et Services (SDS) du groupe EDF.

"C'est pourquoi l'essor de l'éolien en Corse va de pair avec un projet de liaison par câble sous-marin avec la Sardaigne qui permettrait d'exporter vers cette île voisine, plus industrialisée, les surplus d'électricité produits par les éoliennes et d'en importer en cas de besoin", ajoute-t-il.

Ce projet, qui ressemble jusqu'ici à un serpent de mer, "sera débattu par la collectivité territoriale à l'automne", indique M. Antolini. "Elle y est très favorable car cela va dans le sens de l'indépendance énergétique de la Corse", assure-t-il.

 


 

C'est dingue ! Les Corses ne consomment pas assez d'électricité donc on bride
l'éolien mais si on exporte à l'industrieuse Sardaigne, cela devient rentable
! Et au surplus, pour justifier ce raisonnement, la Sardaigne pourrait
secourir la Corse en cas de besoin ! Quand ? Quand les industries seront en
grève !

 


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