De la
première machine à Malo Les Bains à la central de Widehem, l'éolienne a le
vent en poupe. Histoire d'une filière régionale qui ne manque pas
d'air…
UN grand doigt pointé vers le ciel, des ailes qui valsent à
quarante mètres de hauteur, de quoi étourdir le plus blasé… tel un célèbre
héros à l'armure brillante et la frêle monture, vous croyez voir des
moulins partout. Ceux-là sont d'un blanc immaculé, géants
impressionnants. On est surpris de découvrir cet alignement de
tourniquets, aussi frêle vus de loin que ceux qui servent de jouets aux
enfants . Et paradoxalement, il semble que leur place est ici, sur
cette langue de sable Dunkerquoise.
L'énergie éolienne ale vent en
poupe, c'est un fait : depuis le début des années 1990, cette énergie non
polluante et renouvelable a enregistré un taux de croissance annuel de
moyen de l'ordre de 20% Dans le monde entier, des éoliennes
sortent de terre. En Europe, le Danemark, les Pays-Bas, l'Allemagne et la
Belgique ont, très tôt, suivi le « souffle » internationale. En
France... Quelque tentatives naissent ça est là, souvent avortées.
Globalement, on reste longtemps à la traîne. Toutes la France ? Non.
Trois régions, le Languedoc- Roussillon, la Bretagne et le Nord pas de
calais, s'intéressent de prés à cet énergie.
Un potentiel sous estimé
EN 1990, le conseil
régional du nord pas de calais lance une étude de gisements : il
s'agit de mesurer ce que vaut réellement notre vent. Des mâts installés en
bord de mer en calculent l'intensité et la vitesse .Les résultat sont bien
au-delà des calculs les plus optimistes. « On s'était même trompé
du simple au double, résume !Alain Villain, responsable du
secteur de l'environnement au conseil régional. Ça nous a
confirmé qu'il y avait un vrai potentiel sur notre
région ». Voilà l'équipe régional lancée dans l'aventure avec
l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). IL
faut maintenant tester les possibilités techniques « grandeur
nature » : une première éolienne, du même types que celle utilisée
chez nos voisins du nord de l'Europe, est installée à Malo les Bains. Et
ça marche! Reste à créée une société anonymes d'économies mixte locale
réunissant le conseil général, l'agence régionale de l'énergies , Edf, la
communauté urbaine de dunkerque et deux industriels. Elle lance un
programme de recherche et de développement de 5 millions de francs,
invitant industriels chercheurs et universitaires à se creuser la tête sur
de nouveaux projets.. Et voilà que ,parallèlement, la France se décide
à rattraper son retard. Le ministère de l'industrie lance, en 1996, le
programme Eole 2005, en partenariat avec EDF. Il a pour objectif de
produire 500 mégawatts a cette date et de créer une filière économiquement
rentable… « ça ne coûte pas un sou au contribuable
! »
dans le nord, on n'attendait que ça. Jeumont
Industrie (ironie du sort, c'est une filiale de Framatome, un constructeur
de centrale nucléaire) se propose de fabriquer et d'assembler les éléments
d'une nouvelle machine. La première grande éolienne française est
née… Petit a petit, elle est rejointe par 8 de ses consoeurs et en
février 1997, la première centrale voit le jour à
dunkerque. « on peut dire sans fausse modestie que la région
est l'instigatrice du mouvement .. » Un mouvement
qui se poursuit en beauté avec l'appel d'offre, qui retient deux
sites pour ériger d'autres moulins modernes : Widehem (on vient
d'installer la première machines de 750 kilowatts), et le protel (5
éoliennes de 600 kW). Un exploit technologique, et sur tout
l'aboutissement de 10 ans de travail de ce qu'on appelle désormais
« la filière française » L'autre avancées, c'est que c'est
rentable! Pour cette installation, la saeml a fait un emprunt, qu'elle se
fera rembourser en revendant l'électricité… ou comme le formule Alain
Villain, « ça roule tout seul, et ça ne coûte pas un sou au
contribuable… »
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