LES VERTS DES RÉGIONS RHÔNE-ALPES ET SAVOIE SONT POUR UNE VRAIE
POLITIQUE
DES TRANSPORTS
METTONS FIN À LA FUITE EN AVANT ROUTIÈRE ET
AUTOROUTIÈRE
DÉVELOPPONS LE RAIL ET LES TRANSPORTS
COLLECTIFS POUR LES PERSONNES ET
LES MARCHANDISES
UN
CONSTAT
La situation actuelle des transports en Rhône-Alpes
devient
insupportable : engorgement particulièrement sensible dans les
vallées
alpines, les vallées du Gier, et du Rhône, et dans les
agglomérations,
pollution et nuisances phoniques avec leurs impacts sur la
santé
humaine, destruction des paysages, des ressources naturelles
et
agricoles.
De plus, l'effet de serre va engendrer des désordres
climatiques avec
répercussions majeures dont les catastrophes récentes
sont
probablement, selon les scientifiques, les prémices.
L'Agence
Européenne pour l'Environnement dans un rapport récent,
s¹inquiète des
"effets catastrophiques" (le Figaro du 25-06-99) des
pollutions, notamment
celle induite par le trafic routier en Europe,
et redoute fort que les pays
européens ne puissent tenir les
engagements de KYOTO pour un maintien des
rejets de gaz à effet de
serre au niveau de celui de 1990.
Le
journal "Le Progrès" du lundi 17 janvier 2000 dans son article
sur
l'effet de serre, écrit : "hélas, jusqu¹à présent, ces conventions
(en
ajoutant la précédente de RIO) sont restées lettre morte. Pire,
alors
que ces pays développés s¹étaient fixé comme objectif à l'horizon
2010
de diminuer leurs rejets de 5% par rapport aux émissions de
1990,
force est de constater qu'ils les ont au contraire augmentés.
La
France dépasse déjà de 2% son niveau de 1990, les États-Unis de 5%
et
le Japon de 8%. Alors que dans le même temps, des
catastrophes
naturelles sans précédents se sont produites un peu partout dans
le
monde"
Nous savons qu'en Rhône-Alpes les émissions dépassent de 5%
leur
niveau de 1990.
QUE PROPOSE LA GRANDE MAJORITÉ DES DÉCIDEURS
?
La multiplication des infrastructures routières et
autoroutières,
alors que le réseau en Rhône-Alpes est déjà
particulièrement
développé. On nous propose les projets de A45 (Lyon à St
Etienne), A48
(Ambérieu à Bourgoin-Jallieu), A51 (Grenoble à Sisteron), A89
(Lyon à
Balbigny), mise à 2X5 voies de l¹A7 (entre Lyon et Orange), une
quasi
A400 dans le Chablais, le COL (Contournement Ouest de Lyon),
le
contournement autoroutier de Chambéry, Rocade Nord et
Tangentielle
Nord-Sud à Grenoble, Rocade Ouest à St Etienne, contournement
Est de
l¹A7 à Valence
Tous ces projets sont à l'initiative du ministère de
l'équipement, du
logement et des transports sans que le ministère de
l'environnement et
de l¹aménagement du territoire soit réellement partie
prenante de ces
décisions.
Il n'y a jamais eu de véritable débat
d'orientation d¹aménagement du
territoire dans le cadre de la Loi
d'Orientation des Transports
Intérieurs (LOTI) et il n'y en a toujours pas
dans le cadre de la loi
sur l'air.
Si les grands décideurs s'entendent
assez bien sur ces projets,
surtout lorsqu'ils n'ont pas à les financer, les
procédures de
concertation (la plus part du temps uniquement de consultation)
avec
les élus locaux, les associations et la population, ne sont que
de
simples et tardives formalités. Parfois, comme pour le COL,
le
ministère de l'équipement annonce sa décision avant tout débat.
Il est
à noter que depuis l'interdiction de "l'adossement" et
l'obligation
d'atteindre un équilibre financier pour le candidat
concessionnaire, l'État
et les collectivités locales auront à
"éponger" paritairement le déficit :
ainsi 1 Milliard est demandé aux
collectivités pour la réalisation de l¹A89
(La Tour de Salvagny à
Balbigny).
Qu'en est il de l'accord VERTS-PS signé
pour les élections
législatives de 1997 dont un moratoire sur les projets
autoroutiers .
Le PS aurait il d'autres intérêts que de le respecter
?
Enfin, la priorité est donnée, dans le projet de Contrat de
Plan
État-Région (CPER) de la Région Rhône-Alpes, aux
infrastructures
routières pour 3,5 Milliards de Francs contre 2 Milliards de
Francs
aux infrastructures ferroviaires. Ces dernières ont pourtant un
énorme
retard dans leur modernisation.
Tous ces projets
autoroutiers et routiers
Absorbent la majeure partie des budgets
d¹équipement (rappelons que la
dette autoroutière en France est de 240
Milliards de Francs !).
Font concurrence au rail et n'incitent pas, par
conséquent, au
développement de ce mode.
Encouragent les déplacements par
la route et donc alimentent la fuite
en avant que nous
dénonçons.
NOUS VOULONS UNE AUTRE POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT DU
TERRITOIRE
Elle doit être construite autour du développement du rail,
des
transports en commun, des circulations douces (vélo et marche) et
de
la maîtrise du trafic des poids lourds.
Malgré tous les discours
qui ont suivi la catastrophe du tunnel du
Mont-blanc, ce choix politique
n'est pas clairement fait. Les
ambitions affichées par la majorité des élus
sont largement
insuffisantes.
Nous demandons que la priorité soit,
dans les budgets, pour
l¹amélioration des infrastructures ferroviaires
existantes et si
nécessaire, en cas de saturation de certaines sections, à la
création
d'infrastructures nouvelles, notamment pour le transport
des
marchandises. Il faut réhabiliter les voies abandonnées dont
l'emprise
existe : Bièvre, Sud Léman,...
Nous demandons que s'instaure, à
l¹échelle européenne, une politique
fiscale, tarifaire et réglementaire
faisant payer au transport routier
son coût réel (coût de la conception et de
l'usure des infrastructures
alors que le trafic des poids lourds représente
moins de 10% du trafic
total, coût humain, social et environnemental).
Son
prix, anormalement bas, est lié au non respect de la
réglementation sociale,
entraînant à la fois des conditions de travail
inacceptables et un taux élèvé
d'accidents : nous soutenons ainsi les
revendications des syndicats des
salariés des entreprises de transport
pour l'application de la loi sur les
35h.
Nous demandons que la "route" paye son juste prix pour permettre
la
compétitivité du "rail" et de limiter les transports inutiles ou liés
à
la gestion des entreprises par le "flux tendu" ou le "juste à temps"
qui
minimisent les coûts de stockage
Nous demandons la prise en compte de tous
les effets induits directs
et indirects dans les calculs économiques des
infrastructures de
transport pour une réelle comparaison avant le choix
des
investissements.
Nous demandons la rationalisation des livraisons par
regroupement sur
plate-forme logistique autour des agglomérations pour
permettre un
gain du tiers de ces déplacements.
Une telle politique
ambitieuse et novatrice du transfert des
marchandises sur le rail nécessitera
des mesures d'accompagnement pour
favoriser les transformations et
l'organisation de la logistique des
entreprises et plus spécifiquement pour
la reconversion des
entreprises de transport.
LES TRAVERSÉES
ALPINES
Nous demandons :
Un développement volontariste du
"fret-rail", par l¹amélioration des
lignes existantes et la réouverture ou
l¹aménagement de nouvelles
liaisons : ligne du Mont Cenis, Sud Léman,
...
D'engager au niveau européen la limitation à terme du tonnage
des
poids lourds à 28 tonnes, dans tous les tunnels et les
vallées
Alpines, comme en Suisse.
Cette mesure doit être appliquée au
tunnel du Mont-blanc dès sa
réouverture.
Priorité au "fret-rail" dans tous
les projets de liaisons
trans-alpines.
Les investissements doivent
aller en priorité au développement des
capacités pour le "fret-rail" et à la
réalisation des tunnels ou leur
requalification, nécessaires sur l'ensemble
du réseau concerne.
AXE NORD- SUD.
Nous demandons
Le
développement du "fret-rail" sur les infrastructures existantes
(rive droite
du Rhône, réhabilitation de la ligne Ouest de Lyon) et la
réalisation d'un
contournement fret ferroviaire de l¹agglomération de
Lyon.
L¹arrêt des
projets autoroutiers A48 et A51 (ce n'est pas un axe
alternatif à la vallée
du Rhône) et l¹amélioration de la N75 existante
notamment par la réalisation
des déviations des villes et villages.
L¹arrêt des projets autoroutiers A45,
COL et A89 : réseau induisant
encore plus de voitures et de camions dans les
deux agglomérations
lyonnaise et stéphanoise..
LES AGGLOMÉRATIONS :
CHAMBÉRY, GRENOBLE, LYON, SAINT-ÉTIENNE
Nous nous opposons aux projets de
rocades, de tangentielles ou de
contournements, qui ne font que reporter les
nuisances du trafic hors
du centre-ville et sont hors la Loi sur l'air dans
son objectif de
diminuer la circulation automobile.
Les financements
doivent aller aux transports collectifs, en
particulier en périphérie
où ils sont insuffisamment développés. Cela
doit être concrétisé dans
les orientations de Plan de Déplacements
Urbains (PDU) élargie à l'aire
urbaine et mis en ¦uvre dans cette
décennie.
Nous demandons le
développement des liaisons Trains Express Régionaux
(TER), dont les
inter-cités en 1 heure environ.
Exemple : la réouverture de la ligne de la
Bièvre doit permettre une
très bonne liaison par train rapide(environ 1 heure
pour Lyon à
Grenoble).
Nous demandons une "urbanisation durable" avec
habitat, activités et
services autour des axes de transports collectifs :
bus, tram,
train-tram, gares intermodales et multimodales,...
Nous
demandons que nos quartiers soient créés, réhabilités ou
requalifiés à
dimension humaine autour des circulations douces que
sont les vélos et la
marche.
Le 25 janvier 2000
Communiqué issu des travaux des
commissions transports des Verts
Rhône-Alpes et Savoie